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Où en suis-je de mon golf ? (2)

En comprenant que le stress est cette situation de rupture entre les contraintes que nous subissons (et que nous nous donnons) et les ressources dons nous disposons (ou dont nous croyons disposer), on comprend immédiatement que l'appréciation réelle de nos ressources est un des premiers facteurs de lutte contre le stress.

Quel est mon niveau ?

Imaginez un joueur de poker qui n'a aucune idée des probabilités du potentiel de la main dont il dispose. Il joue - dira-t-on - au feeling. S'il est un peu chanceux, il est possible qu'il gagne une partie ou deux, mais il risque surtout de devenir rapidement l'adversaire favori de tous ceux qui cherchent un pigeon à plumer. Il est dans la situation de n'avoir aucune connaissance un tant soit peu rationnelle de ses ressources.
Eh bien, il en va de même pour le golf. Les joueurs amateurs ont une méconnaissance parfois dramatique de leurs capacités réelles parce qu'il n'ont jamais regarder leur jeu de façon rationnelle.

Statistiques et probabilités, à quoi cela sert-il ?

1er exemple. Quelle est la probabilité pour un joueur débutant de sortir proprement d'un bunker ? Je ne le sais pas. Pour le savoir, il faut faire des statistiques. Je mesure le nombre de balles qu'il est capable de sortir proprement en entraînement. Je le mets dans des conditions normales (bunker moyennement profond, balle à plat, lie correct, drapeau au fond d'un green profond) et je détermine un objectif raisonnable à ce niveau (être sur le green). Je compte sa performance sur 50 balles minimum lors de deux ou trois séances. S'il réussit 10 coups, cela veut dire que sa probabilité de réussir est de 20 % ou une chance sur cinq si l'on préfère. Sans compter qu'en compétition, la pression supplémentaire risque de faire baisser un peu ces probabilités.

2ème exemple. Prenons un joueur plus confirmé. L'évaluation se fait sur un chip de 20 m et toujours sur la base de 50 balles. Les conditions sont par exemple 3 m de rough et un green en montée avec un léger droite/gauche. Quelle est la probabilité du joueur de rentrer cette approche directement ? Supposons qu'elle soit de 10 %, ce qui est déjà correct, c'est cette probabilité que le joueur doit connaître.

Pourquoi connaître tout un ensemble de probabilités sur son jeu ? Pour avoir une conscience rationnelle de ses ressources. Tout va en dépendre :

  • L'objectif que l'on va se donner sur le coup (y compris l'évaluation du risque),
  • L'évaluation du coup que l'on vient de jouer.

Si l'on ne dispose pas de ces éléments, la tendance naturelle est de surévaluer ses ressources et on comprend immédiatement que les contraintes que l'on va se donner conduisent à cette rupture qui engendre le stress : aigu lorsqu'il est de courte durée, chronique lorsqu'il se maintient dans le temps.

Le stress de la plupart des joueurs vient d'abord d'une mauvaise évaluation de leur niveau de jeu.

L'index : une mesure discutable ?

On pourrait se dire que l'index est une forme rationnelle d'évaluation de son niveau de jeu. C'est vrai et faux à la fois.

  • C'est vrai dans une certaine mesure si l'on regarde l'index au travers les coups rendus. Ceux-là décrivent une certaine forme d'objectif raisonnable et un point de repère. J'étais il y a quelques jours avec un joueur qui s'est mis en "tilt" (je vous en reparlerai) parce qu'il n'avait pas réussi le par sur les deux premiers tees. Il aurait suffit qu'il regarde ses coups rendus pour comprendre que le par n'était pas son objectif sur ces deux premiers trous.
  • C'est faux si l'on veut avoir une appréciation réelle. Ce sont évidemment les "zones tampons" qui sont en cause puisque la remontée d'index est toujours limitée. En réalité la seule référence de son niveau de jeu est la moyenne que l'on établit sur l'ensemble de nos parcours de compétition (désolé, encore des maths). Prendre cette référence est de nouveau la garantie d'une évaluation juste. On élimine ainsi la prise en compte du jour faste où l'on a explosé son index : cette référence là n'est pas la bonne.

Ce qu'il faut retenir ici, c'est que le stress est la plupart du temps généré par le golfeur lui-même, dans un premier temps parce qu'il ne connaît pas rationnellement les ressources sur lesquelles il peut compter. la conséquence est qu'il se met des contraintes improbables. C'est ce que nous allons abordé dans le chapitre suivant.

Tag(s) : #Stress